Novembre 2025 : où en est la chenille processionnaire en France ?

✍️ Auteur : Solution Nuisible  |  🗓️ Publié le : 4 novembre 2025  |  ✏️ Mis à jour le : 5 novembre 2025

À l’heure où l’automne s’installe, les chenilles processionnaires du pin se rendent visibles dans les arbres, tandis que celles du chêne disparaissent du paysage. Pourtant, novembre demeure un mois clé pour comprendre leur évolution et agir efficacement avant que les risques sanitaires n’augmentent.

Novembre, mois charnière pour deux espèces aux cycles opposés

En novembre, la processionnaire du pin entre dans une phase active de son cycle. Les larves ont quitté leurs œufs depuis l’automne et tissent déjà leurs nids blancs caractéristiques à l’extrémité des branches. Ces nids signalent une activité larvaire nocturne, rendue possible lorsque le nid atteint des températures supérieures à 9 °C en journée et que la nuit suivante reste au-dessus de 0 °C. « Elle passe l’hiver au stade de chenille, dans des nids bien visibles à l’extrémité des branches » indique l’ARS Grand Est. Dans la pratique, ce stade hivernal est déjà urticant : les colonies possèdent des millions de soies microscopiques qui se détachent à la moindre secousse (vent, taille, vibrations) et restent en suspension dans l’air.

À ce stade, les colonies sont déjà capables de produire des poils urticants, libérés dès la moindre agitation des rameaux ou sous l’effet du vent. La toxine en cause, la thaumétopoéine, provoque des irritations cutanées, oculaires, voire respiratoires. Pour le pin, le risque d’exposition est maximal de novembre à mars ; il culmine lorsque les nids grossissent et que les sorties nocturnes se multiplient par temps doux.

À l’inverse, la processionnaire du chêne semble absente en novembre. En réalité, les chrysalides sont enfouies dans le sol depuis la fin de l’été, prêtes à émerger en papillons à la belle saison suivante. Les anciens nids plaqués aux troncs demeurent dangereux : « les nids de la processionnaire du chêne […] conservent des milliers de soies actives » pendant des années s’ils restent au sec. Autrement dit, on peut être exposé en automne-hiver (pin) comme au printemps-été (chêne), même sans voir de chenilles à l’instant T.

Du Sud vers le Nord – Une expansion climatique à double visage

Autrefois cantonnées au sud, les deux espèces progressent désormais vers le nord, favorisées par des hivers plus doux et moins prolongés. Pour la processionnaire du pin, la littérature scientifique décrit un front d’infestation qui avance de 5 à 6 km/an vers le nord depuis les années 1990. « Le front avance de 5-6 km/an […] leurs dates sont devenues imprévisibles », explique J. Rousselet (INRAE). Dans l’Ouest et le Centre, la saison à risque s’allonge nettement : sur la façade atlantique, elle peut atteindre jusqu’à sept mois certaines années, avec des descentes précoces observées ponctuellement dès octobre autour d’Orléans.

Cette dynamique s’exprime en mosaïque : foyers établis, marges en cours de colonisation et poches encore peu touchées. En pratique, l’espèce est aujourd’hui largement présente jusqu’en Normandie et en Île-de-France, avec des variations locales selon l’altitude, l’ensoleillement hivernal (facteur limitant pour réchauffer les nids), l’exposition au vent et la densité d’arbres-hôtes. Nos aménagements jouent aussi un rôle : la multiplication des pins d’ornement en ville sert de « relais » biologiques et facilite la progression pas à pas.

La processionnaire du chêne progresse aussi, mais sa distribution reste contrainte par la présence des chênes pédonculés et sessiles. En novembre, elle est peu visible (phase larvaire printanière), tandis que ses nids plaqués témoignent d’une présence antérieure et maintiennent un risque résiduel via les soies. À moyen terme, les modèles suggèrent que le rayonnement solaire hivernal pourrait freiner l’extension maximale vers le nord : sans soleil suffisant pour chauffer les nids, l’installation durable devient difficile même si les températures remontent.

Contexte météorologique : l’automne 2025 démarre doux dans de nombreuses régions. Ce contexte prolonge la fenêtre d’alimentation nocturne des jeunes stades du pin, favorise l’agrandissement des nids et peut décaler la courbe d’exposition vers le début d’hiver. À l’échelle nationale, cela contribue à un phénomène plus diffus, plus long et plus imprévisible qu’il y a dix ans.

Chenilles processionnaires du pin en activité nocturne de novembre, soies visibles au macro

Poils urticants toute l’année – Comprendre les risques selon les saisons

Les poils des chenilles processionnaires provoquent des réactions chez l’humain comme chez l’animal. Invisibles à l’œil nu, ils sont libérés en grande quantité et transportés par l’air. Le contact cutané, oculaire ou respiratoire peut entraîner démangeaisons intenses, conjonctivites, toux ou sifflements. Dans la plupart des situations humaines, les atteintes restent bénignes (≈ 96,5 % des cas), mais environ 0,2 % évoluent vers des complications sévères (réactions allergiques généralisées, lésions oculaires).

En novembre, les risques liés à la processionnaire du pin sont déjà présents : les larves, actives dans les nids en hauteur, disposent de leurs poils urticants. En cas de vent, de taille ou de vibrations dans les arbres, ces soies se dispersent dans l’environnement, parfois loin de l’arbre infesté. Chez la processionnaire du chêne, les nids vides fixés aux troncs peuvent libérer des poils dangereux pendant plusieurs années ; une simple manipulation non protégée suffit à déclencher une conjonctivite ou une éruption.

Les chiens sont les plus touchés côté animaux (≈ 92 % des cas vétérinaires recensés), devant les chats (≈ 7 %). L’exposition survient le plus souvent par reniflage ou léchage de zones souillées, avec un risque de nécrose linguale et d’œdème de la gorge. Les centres antipoison ont d’ailleurs reçu des appels précoces dès fin janvier 2025 dans plusieurs régions, signe d’une activité hivernale soutenue. En ville comme en lisière de forêt, le couple météo temps sec + vent est le plus propice aux incidents.

Quand faire appel à un professionnel ? Le calendrier optimal d’intervention

Novembre est une période clé pour intervenir sur les infestations de processionnaires du pin. C’est le moment d’envisager un traitement biologique au Bacillus thuringiensis (Btk) qui cible les jeunes larves avant qu’elles ne produisent des poils en masse. Des collectivités déclenchent d’ailleurs des traitements préventifs de début novembre sur des sites sensibles (écoles, parcs), afin de limiter les défoliations et l’exposition du public ; on a ainsi vu des campagnes nocturnes coordonnées (Btk) programmées la semaine du 6–7 novembre dans le Var.

La mise en œuvre demande des conditions favorables (températures douces, sans pluie et avec peu de vent). Le ciblage des stades précoces (avant le stade 3) optimise l’efficacité et réduit les risques ultérieurs liés aux soies urticantes. En complément, l’échenillage hivernal des nids, le piégeage mécanique lors des descentes printanières et la diversification des essences autour des zones sensibles forment une stratégie intégrée. Depuis 2022, les deux espèces sont officiellement classées nuisibles pour la santé, ce qui permet localement d’imposer ou d’organiser des actions coordonnées.

Pour la processionnaire du chêne, en novembre, les opérations portent surtout sur le retrait sécurisé des nids plaqués par une entreprise de traitement de chenille processionnaire agréée (protection respiratoire et cutanée). Les techniques improvisées (soufflage, brûlage, balayage au sol) sont à proscrire : elles dispersent massivement les soies. À l’échelle nationale, la plateforme de signalement ouverte début 2025 centralise les observations (nids, symptômes) et aide à prioriser les interventions publiques au fil de la saison.

Solution Nuisible

Les actualités récentes

Chikungunya : la France face à sa première épidémie autochtone majeure

Chikungunya : la France face à sa première épidémie autochtone majeure

France — Novembre 2025 — L’année 2025 restera comme celle du basculement épidémiologique : 770 cas autochtones de chikungunya ont été confirmés dans 80 foyers répartis sur le territoire français, un record historique. Les autorités sanitaires préparent désormais une...

Partager sur les réseaux

Un avis ? Un commentaire ? Exprimez-vous

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

À lire également

Besoin de connaître le prix d’un traitement ?

Chaque situation nécessite un diagnostic personnalisé.
La meilleure façon d’obtenir un devis téléphonique immédiat, gratuit et sans engagement est d’en parler à votre expert :

Dès maintenant 7J/7
Du lundi au dimanche de 8h à 21h

Contactez le technicien (non surtaxé)

Contactez le standard (non surtaxé)

Rappel à votre convenance ou dès l’ouverture
En dehors de ces horaires via ce formulaire

    (nuisible, insecte, piqûres, lieu à traiter...)


    * Vérifiez votre téléphone et validez