Des parkings aux résidences : à Marseille, des rats s’attaquent aux câbles de voitures et provoquent des pannes en chaîne
Marseille : Des automobilistes se retrouvent en panne après des coupures sous capot. Le phénomène remonte de parkings et de résidences et s’impose dans le débat local.
À Marseille, des conducteurs rapportent des pannes soudaines liées à des câbles endommagés. Les témoignages se multiplient et posent des questions simples : pourquoi maintenant ? où cela se produit-il vraiment et avec quelle fréquence observable ? que disent les garages, et surtout les assurances sur la prise en charge et les franchises ? quelles solutions opérationnelles peuvent être envisagées (interventions ciblées, parkings, collecte) ?
Rats en ville, voitures immobilisées : les leviers en cause
Autour de nombreux stationnements marseillais, l’abondance de déchets alimentaires — poubelles débordées, dépôts sauvages, restes issus de restaurants et commerces — maintient une forte attractivité pour les rats. À proximité des bouches d’égout et grilles d’assainissement, les rongeurs circulent facilement entre réseau souterrain et surface, avec un accès direct aux parkings et aux résidences.
Les véhicules laissés en stationnement long offrent des compartiments moteurs chauds et abrités. Les rats y passent, nichent parfois, et rongent gaines et fils — comportement d’entretien dentaire et de franchissement d’obstacles. Des travaux ou perturbations de collecte peuvent créer des “points chauds” temporaires en déplaçant les colonies vers la surface et les zones de stationnement.
Sur le plan technique, certains câblages récents utilisent des isolants à base de matières végétales (formulations “biosourcées”) réputés moins résistants aux attaques que d’autres polymères. Combinés à une densité élevée de rats en milieu urbain et à une nourriture disponible près des lieux de vie, ces facteurs expliquent la multiplication des pannes sous capot observées à Marseille.
Ce qui lâche sous le capot : dégâts constatés
Le même schéma revient en atelier : atteinte du faisceau moteur dans les zones accessibles (soubassement, passages de roue, tablier). Les morsures entament l’isolant, puis sectionnent le cuivre, déclenchant coupures de signal ou courts-circuits. « On ouvre, on voit tout de suite la gaine mâchée et un fil de capteur net sous les dents », explique un mécanicien marseillais.
Les organes touchés sont surtout les lignes fines vers capteurs de position (vilebrequin/arbre), sondes (température, lambda), capteurs ABS, alimentation des bobines et des injecteurs. Conséquences : voyant moteur, mode dégradé, ratés à l’allumage, parfois démarrage impossible. « La voiture sortait de révision, et deux jours après, elle ne démarrait plus : le toron au-dessus de la boîte à fusibles était entaillé », raconte un client.
Le compartiment présente souvent une mousse d’insonorisation lacérée, des gaines ouvertes, des connecteurs tirés. Les remises en état vont de la reprise locale (épissures, gainage, connecteur neuf) au remplacement de tronçon voire de faisceau partiel si plusieurs voies sont atteintes. « Quand l’attaque touche l’ABS ou la ligne d’injection, on part sur des pièces spécifiques et l’auto reste immobilisée le temps de recevoir un harnais », note un mécanicien.
Toutes marques confondues, les torons récents, plus compacts et routés au plus court, exposent des sections vulnérables dans des recoins peu protégés. Plusieurs ateliers évoquent, sur la période, 3 à 4 véhicules par semaine traités pour ce motif. Ordre de grandeur communiqué pour une réparation standard : environ 800 € (pièces + main-d’œuvre), davantage si capteurs et harnais doivent être remplacés.
Rats et voitures : que prennent (vraiment) en charge les assurances
Après des dégâts sous capot attribués à des rongeurs à Marseille, la question est simple : qui paie ? Côté assureurs, la réponse tombe vite : ces sinistres entrent dans la case « dommages causés par un animal ». Traduction : c’est généralement couvert en tous risques (ou via une option dédiée). En tiers simple, la garantie manque le plus souvent.
Ensuite, tout se joue au contrat : présence (ou non) de la garantie, montant de franchise, éventuelle vétusté. « Si la garantie est prévue, on indemnise ; la différence se fait sur la franchise », glisse un conseiller sinistres joint ce week-end. Un automobiliste marseillais confirme : « Couvert, oui, mais franchise salée. »
Autre point scruté par les conducteurs : le bonus-malus. La plupart des compagnies traitent ces dossiers comme des événements non responsables, sans pénalité directe. Mais la règle varie d’un assureur à l’autre, selon les conditions particulières ; d’où des écarts d’un dossier à l’autre.
Dernier constat : pas de chiffres publics spécifiques à Marseille. Les acteurs ne ventilent pas, pour l’instant, ces sinistres dans leurs bilans. Résultat : la tendance se lit surtout via les retours des garages et des assurés, qui décrivent une hausse récente des dossiers liés à des câbles endommagés par des rats.
Rongeurs et voitures — quelles actions rapides à mettre sur la table
Pour sortir de la spirale, il faut agir au même moment sur les déchets, les égouts et les lieux de stationnement. Un lecteur non spécialiste doit pouvoir suivre le plan sans jargon. On part du dehors vers le sous-sol puis jusqu’au compartiment moteur, avec des actions simples, visibles et coordonnées.
Côté déchets, la balle est d’abord dans le camp des collectivités. Conteneurs fermés en continu, collectes régulières et lisibles, rues débarrassées des sacs après passage des bennes. Quand les sacs restent au sol, les rats trouvent à manger et se rapprochent des parkings. Un agent de propreté résume la logique en quelques mots “moins d’odeurs et moins d’accès veulent dire moins de rongeurs près des voitures”.
Côté égouts, le rôle des services d’assainissement est central. Traitements de dératisation programmés dans les réseaux, pose et contrôle d’appâts, suivi des points de sortie connus. Les entrées d’égout autour des parkings doivent être protégées et entretenues grilles nettes, tampons bien ajustés, pas de dépôts dans les avaloirs. Un technicien de terrain parle d’un principe simple “si l’égout reste stable et propre, les rats restent dessous et ne vont pas coloniser le sous-sol du parking”.
Dans les parkings publics et privés, la marche à suivre est concrète. Éclairage franc pour supprimer les recoins, nettoyage après chaque collecte, locaux poubelles étanches, accès condamnés aux faux plafonds et aux gaines. Les gestionnaires affichent un calendrier de passages dératisation et propreté afin que tout le monde sache quand les contrôles ont lieu. “On annonce les dates, on vérifie à une semaine, on ajuste si l’activité continue” explique un responsable d’exploitation.
En copropriété, le syndic doit faire le lien. Commande d’une entreprise de dératisation à Marseille, plan des zones sensibles caves, talus, locaux techniques et retour d’information aux résidents. Les parkings d’immeuble gagnent aussi à faire tourner les places longues durées près des locaux poubelles pour éviter qu’un véhicule reste des semaines au même endroit, là où l’activité animale est observée.
Au niveau des foyers, chacun peut réduire l’attractivité. Pas d’aliments ni de sacs dans le box, sol propre et sec, pas de cartons empilés qui servent d’abri. Un mécanicien marseillais raconte un scénario fréquent “les voitures qui dorment longtemps à côté d’un local déchets reviennent avec des isolants marqués alors qu’une rotation simple de place coupe le risque”.
Sur les véhicules déjà touchés, les ateliers appliquent des gestes de bon sens sans entrer dans la technique lourde. Nettoyage du compartiment, suppression des restes et des odeurs, gaine de protection sur les faisceaux exposés quand c’est pertinent, contrôle visuel à quelques jours pour vérifier l’absence de nouvelles marques. “Le moteur propre attire moins, l’odeur de nourriture disparaît, les traces de passage sont vite repérées” commente un chef d’équipe.
Et, oui, petit rappel : pensez à votre contrat d’assurance avant que les rats ne pensent à vos câbles





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