La Cinémathèque française ferme ses salles de projection pendant un mois pour éradiquer une infestation de punaises de lit, avec une réouverture annoncée le 2 janvier 2026.

Après plusieurs signalements survenus début novembre lors d’une séance événement, l’institution a choisi de suspendre toutes ses projections pour lancer un traitement de grande ampleur contre les punaises de lit. Pendant un mois, le cœur du lieu – ses salles de cinéma – reste donc fermé au public, tandis que les équipes s’organisent avec un prestataire spécialisé pour sécuriser durablement les espaces, avant d’accueillir à nouveau les spectateurs début janvier.

Un mois de fermeture après de nouveaux signalements de punaises de lit

Après une projection début novembre en présence de Sigourney Weaver autour de la saga Alien, plusieurs spectateurs signalent des punaises de lit à la Cinémathèque française. Face à ces nouveaux retours, l’institution décide de fermer l’ensemble de ses salles de cinéma pendant un mois afin de lancer un traitement complet, avec une réouverture programmée le 2 janvier 2026. Les projections sont suspendues, mais le reste du site, notamment l’exposition consacrée à Orson Welles, reste accessible au public.

Sur place, les habitués oscillent entre compréhension et inquiétude. Certains saluent une décision qui évite que les visiteurs « contaminent leur maison et les autres » en repartant, d’autres jugent grave d’en arriver à une fermeture d’un mois et parlent de punaises de lit devenues un « fléau aussi effrayant que le Covid ». La Cinémathèque assume une fermeture temporaire lourde, mais présentée comme la seule manière de traiter en profondeur les salles et de rassurer durablement le public.

Punaises de lit : fauteuils démontés, vapeur à 180 °C et contrôles canins à la Cinémathèque française

Face aux nouveaux signalements de punaises de lit, la Cinémathèque française a choisi de ne pas bricoler une solution minimale. Les salles de projection restent fermées pendant un mois pour permettre un traitement de fond, pensé comme définitif plutôt qu’un simple coup de balai avant la réouverture du 2 janvier 2026.

Le cœur du plan repose sur les fauteuils de cinéma. Chaque siège doit être démonté un par un, sorti de son rang, manipulé à part, puis traité à la vapeur sèche à 180 °C. Cette opération est répétée plusieurs fois sur l’ensemble des assises afin d’atteindre tous les recoins où les punaises se glissent habituellement : coutures, dessous des structures métalliques, fixations au sol, interstices entre assise et dossier.

Entre chaque phase de traitement, des contrôles canins systématiques sont annoncés. Des chiens renifleurs spécialement entraînés passent dans les rangées pour vérifier s’il reste des punaises vivantes ou des œufs. Tant que ces contrôles ne sont pas revenus négatifs, le chantier se poursuit. Ce n’est qu’une fois les passages canins validés que la Cinémathèque considère une salle comme assainie.

Les moquettes et revêtements textiles ne sont pas laissés de côté : sols, contremarches, zones de circulation et paliers doivent suivre le même niveau d’attention, avec un traitement approfondi coordonné avec l’intervention sur les fauteuils. L’institution rappelle d’ailleurs qu’un protocole de prévention est en place depuis 2021 et qu’il est ici renforcé et étendu à l’ensemble des zones sensibles.

Pendant ce temps, les autres espaces restent ouverts, notamment l’exposition consacrée à Orson Welles. Le choix assumé est donc clair : geler les projections le temps de mener un chantier lourd, accepté comme contraignant pour le public, mais présenté comme la seule façon de garantir des salles réellement débarrassées des punaises de lit à la réouverture.

Punaises de lit au cinéma : le regard critique des techniciens Solution Nuisible

Vu de l’extérieur, le plan annoncé par la Cinémathèque française ressemble à ce qu’on attend d’un établissement qui prend le problème au sérieux. Mais du point de vue d’une entreprise spécialisée comme Solution Nuisible, un chantier de punaises de lit dans un cinéma ne se résume jamais à démonter des fauteuils et passer de la vapeur : il faut se demander comment le site en est arrivé là, et comment éviter de revivre la même scène dans quelques mois.

« Sur le papier, démonter tous les fauteuils, travailler à la vapeur sèche à haute température et faire intervenir des chiens renifleurs, c’est exactement le genre d’arsenal que nous pouvons recommander », explique un technicien référent de Solution Nuisible. « Là où tout se joue, c’est dans la rigueur d’exécution : chaque couture de tissu, chaque fixation métallique, chaque interstice entre siège et moquette doit être traité comme une cachette potentielle, sinon on laisse des foyers résiduels qui redémarrent dès la réouverture ».

Pour l’équipe terrain, la vraie difficulté, ce n’est pas seulement la technique, c’est la cohérence globale du dispositif. « Si on traite les salles mais qu’on oublie les couloirs, les locaux techniques, les vestiaires ou certaines zones de stockage, on crée des vases communicants. La punaise de lit ne se moque pas de la frontière entre “espace public” et “coulisse” », souligne un autre spécialiste de Solution Nuisible. C’est tout l’enjeu d’un plan en plusieurs phases : diagnostic précis, traitement, puis contrôles de suivi, et pas uniquement un “one shot” pendant une fermeture médiatisée.

Les techniciens insistent aussi sur la gestion humaine du problème. Un cinéma, ce sont des centaines de spectateurs par jour, des sacs, des manteaux, du personnel qui rentre et sort. « Même avec un bon chantier pendant un mois, si derrière il n’y a pas de protocole clair pour les signalements, la formation du personnel, les inspections régulières des rangées sensibles, le risque de recontamination reste élevé », prévient Solution Nuisible. « L’objectif, ce n’est pas seulement de repartir à zéro en janvier, c’est d’installer une routine de prévention qui limite les surprises à l’avenir ».

Sans avoir expertisé directement la Cinémathèque, les professionnels de Solution Nuisible voient dans cette affaire un cas d’école pour toutes les salles de projection et lieux culturels. « Ce type de fermeture montre que le sujet n’est plus anecdotique : dès qu’on a des fauteuils rembourrés, de la pénombre et un flux de public, le risque punaises de lit est réel », résume un technicien. Pour eux, le vrai marqueur d’un traitement réussi ne sera pas le plan communiqué aujourd’hui, mais l’absence de nouveaux signalements dans les mois qui suivront la réouverture.