Pas-de-Calais et Hauts-de-Seine : la France intensifie la lutte contre les pigeons urbains

✍️ Auteur : Élyas Varenne  |  🗓️ Publié le : 27 octobre 2025

En Hauts-de-France comme en Île-de-France, plusieurs communes ont lancé ces derniers jours des opérations pour réduire drastiquement la population de pigeons. Nuisances, risques sanitaires et coûts d’entretien élevés motivent ces initiatives. Celles-ci vont de la capture suivie d’euthanasie massive à des méthodes plus douces comme la contraception, et suscitent l’indignation d’associations de défense animale. Saint-Venant, Pas-de-Calais, Lundi 2 octobre 2025. La commune de Saint-Venant (2 000 habitants) a entamé dès fin septembre une campagne d’éradication visant 50 % de ses pigeons urbains, d’après un communiqué municipal diffusé début octobre.

L’objectif affiché est de capturer puis euthanasier d’ici fin novembre environ 100 volatiles sur les 200 recensés, en raison des fientes acides, nuisances sonores et risques sanitaires qu’ils provoquent. Le marché a été confié à la société spécialisée Camda pour un coût de 4 200 € TTC, incluant l’installation de six cages homologuées, la capture progressive des oiseaux et leur euthanasie au dioxyde de carbone dans un caisson étanche.

Saint-Venant (Pas-de-Calais) : une élimination massive sous contrôle municipal

La commune de Saint-Venant (Pas-de-Calais), dans les Hauts-de-France, a entamé dès fin septembre 2025 une campagne d’éradication visant 50 % de ses pigeons urbains, selon un communiqué municipal diffusé le 2 octobre 2025. L’objectif affiché est de capturer puis euthanasier environ 100 volatiles sur les 200 recensés avant fin novembre, en raison des fientes acides, nuisances sonores et risques sanitaires qu’ils provoquent. Le marché, d’un montant de 4 200 € TTC, a été confié à la société spécialisée Camda, qui assure l’installation de six cages homologuées, la capture progressive et l’euthanasie au dioxyde de carbone dans un caisson étanche.

« Rendre la ville à ses habitants, sans déclarer la guerre à la nature », explique la municipalité de Saint-Venant dans son annonce, affirmant chercher un équilibre entre régulation et respect de l’environnement.

La municipalité invoque la salubrité publique : les fientes corrodent les façades, obstruent les gouttières et représentent un risque sanitaire. Face à l’émotion suscitée, la mairie affirme vouloir maintenir l’opération tout en organisant un débat public prévu au conseil municipal de novembre 2025.

Suresnes (Hauts-de-Seine) : la contraception, une alternative douce et encadrée

Alors que Saint-Venant a choisi la capture et l’euthanasie pour limiter les pigeons, Suresnes (Hauts-de-Seine) a opté, depuis l’été 2025, pour une approche non létale. La municipalité teste un distributeur automatique de maïs contraceptif, installé place Henri-IV, afin de réguler la reproduction des volatiles sans nuire aux autres espèces. Le dispositif, évalué à 19 000 € (budget participatif), diffuse chaque matin entre 6 h et 6 h 30 des graines enrobées d’un gel contraceptif. Selon la mairie et CNews (06/08/2025), cette méthode, à la fois « réversible et respectueuse », permettrait de réduire de 30 à 80 % la natalité des pigeons.

La démarche s’inscrit dans un programme de santé publique locale supervisé par la ville, visant à concilier hygiène urbaine et bien-être animal. Elle complète les interdictions de nourrissage sauvage, sanctionnées par une amende pouvant atteindre 150 € selon l’arrêté municipal. Suresnes fait ainsi figure de commune pilote en Île-de-France, privilégiant la régulation douce à la contrainte, tandis que d’autres villes françaises continuent de recourir à des campagnes d’abattage pour freiner la prolifération des pigeons.

Deux approches, un même enjeu sanitaire

Le débat oppose des stratégies très contrastées. Saint-Venant assume une approche radicale : capture suivie d’euthanasie carbonique. La commune défend cette méthode comme nécessaire pour freiner les nuisances (fientes corrosives, accumulation, maladies). Lors du conseil municipal à venir, les élus présenteront un bilan chiffré et débattront de la suite de l’opération.

De l’autre côté, Suresnes cherche à démontrer l’efficacité d’un procédé non létal, présenté comme « respectueux de la faune » et réversible.

Marie Le Lan, conseillère municipale déléguée à la condition animale, indique qu’« aucune capture, aucun gazage » n’est nécessaire, l’approche privilégiant le bien-être animal (site de la ville de Suresnes, 2025). Ces choix reflètent des sensibilités différentes en termes d’éthique et de contraintes budgétaires.

Les chiffres de la dépigeonnisation en 2025

Les dernières données collectées montrent l’ampleur du phénomène et les écarts de moyens engagés selon les communes. Saint-Venant et Suresnes ont investi des montants significatifs pour adresser un problème de santé publique via des méthodes opposées. Les chiffres suivants illustrent l’ampleur des enjeux :

  • ≈ 200 : pigeons recensés à Saint-Venant (Pas-de-Calais) pour 2 000 habitants;
  • 50 % : part des pigeons que Saint-Venant prévoit d’euthanasier d’ici fin novembre 2025 (objectif ~100 oiseaux capturés);
  • 4 200 € TTC : coût total de la campagne d’éradication à Saint-Venant (prestataire Camda, devis fin sept. 2025);
  • 19 000 € : investissement pour le distributeur de maïs contraceptif à Suresnes ;
  • 30 à 80 % : réduction visée de la natalité des pigeons à Suresnes ;
  • 68 € (contravention 3e classe) : amende forfaitaire pouvant sanctionner le nourrissage illégal de pigeons en ville (jusqu’à 180 € en cas de majoration)

Saint-Venant adopte une méthode coûteuse et drastique pour des résultats immédiats, tandis que Suresnes mise sur la longévité d’un procédé non létal et progressif.

Réglementation et recours : l’avenir des campagnes en question

Le pigeon biset n’est pas officiellement classé comme espèce nuisible en France, mais les communes peuvent encadrer sa prolifération via des arrêtés municipaux fondés sur la salubrité publique. Ces textes permettent notamment d’interdire le nourrissage — une infraction sanctionnée par des amendes pouvant atteindre 150 €, comme à Suresnes.

Depuis 2025, plusieurs villes expérimentent des solutions contrastées : Saint-Venant mise sur l’euthanasie au dioxyde de carbone, tandis que Suresnes développe une approche contraceptive. Ces pratiques font désormais l’objet d’un suivi réglementaire par les préfectures et directions départementales de la santé publique, selon les mairies concernées.

À Saint-Venant, un débat public se tiendra au conseil municipal de novembre 2025, suivi d’un rapport chiffré attendu fin novembre sur les résultats de la campagne de capture. Dans le même temps, plusieurs associations de protection animale annoncent un recours devant le tribunal administratif pour contester l’arrêté municipal, pouvant entraîner la suspension de l’opération.

Enfin, le Ministère de la Transition écologique pourrait s’appuyer sur ces expériences pour harmoniser les pratiques locales. Si la justice confirme la validité de l’arrêté de Saint-Venant, cela pourrait ouvrir la voie à des campagnes similaires ailleurs. À l’inverse, une annulation créerait un précédent juridique en faveur des méthodes non létales et d’une régulation « respectueuse » de la faune urbaine.

Élyas Varenne

Élyas Varenne est spécialiste des nuisibles urbains et de la veille 3D (dératisation, désinsectisation, désinfection). Passionné par le sujet, il suit les infestations au plus près du terrain et s’intéresse aux réalités vécues par les habitants. Il accompagne régulièrement les techniciens en intervention, observe les méthodes, les résultats et les difficultés de terrain. Au quotidien, il transforme ces retours concrets en informations claires et utiles pour comprendre ce qui se joue dans nos villes.

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