Parasitec 2025 : le salon européen du contrôle des nuisibles en progression constante

✍️ Auteur : Élyas Varenne  |  🗓️ Publié le : 30 octobre 2025  |  ✏️ Mis à jour le : 31 octobre 2025

La 21ᵉ édition du salon Parasitec s’est tenue les 29 et 30 octobre au Parc Floral de Paris, réunissant 119 exposants venus de 30 pays. Un rendez-vous biennal qui confirme la croissance du secteur face aux enjeux sanitaires et climatiques.

Paris — 30 octobre 2025. Parasitec, le salon international des technologies de contrôle des espèces nuisibles, a fermé ses portes jeudi soir après deux journées d’échanges professionnels au Parc Floral de Paris. Organisé par PC Media depuis 1999, l’événement a rassemblé 119 exposants représentant 30 nationalités sur 6 100 m² d’exposition, soit 800 m² de plus qu’en 2023. Cette progression traduit la dynamique d’un secteur porté par l’intensification des problématiques liées aux rats, aux punaises de lit, aux frelons asiatiques et autres espèces invasives dans les zones urbaines.

« Le salon a grandi avec le marché », résume Édouard Kabouche, commissaire de l’événement chez PC Media. De fait, les chiffres parlent : 98 exposants en 2021, environ 110 en 2023, 119 cette année. La fréquentation suivait la même courbe, passant de 2 778 visiteurs professionnels en 2021 à 3 563 en 2023, soit une hausse de 28 % certifiée par ExpoCert. Les chiffres définitifs de l’édition 2025 seront publiés dans les prochaines semaines.

Repères : Parasitec existe depuis 1999. Le salon, d’abord annuel, est devenu biennal. Il couvre le secteur dit « 3D » : dératisation, désinsectisation, désinfection. Le Parc Floral de Vincennes, retenu depuis 2023, remplace les précédents sites parisiens jugés trop impersonnels.

Un plateau d’exposants élargi et internationalisé

Cette édition 2025 a confirmé l’ouverture européenne et mondiale de Parasitec. Aux côtés des grands groupes chimiques présents historiquement dans le secteur (BASF, Syngenta, Envu ex-Bayer Environmental Science), on trouvait des PME françaises spécialisées dans le piégeage connecté, des fabricants d’équipements de nébulisation venus de Turquie ou d’Allemagne, des éditeurs de logiciels de gestion d’interventions ou encore des laboratoires de recherche. La Confederation of European Pest Management Associations (CEPA), qui fédère plus de 50 organisations dans 23 pays, figurait parmi les partenaires officiels.

Selon Loane Bouric, journaliste à la revue Services-Propreté, « Parasitec réunit l’ensemble de la chaîne du secteur 3D : laboratoires de recherche, formulateurs, fabricants d’équipements et éditeurs de solutions numériques ». Cette diversité reflète une filière en mutation, tiraillée entre pression réglementaire sur les biocides chimiques et demande croissante de solutions alternatives ou connectées.

Le choix du Parc Floral de Vincennes, accessible en métro ligne 1 ou RER A, s’inscrit dans cette logique. Édouard Kabouche vante un site « à taille humaine qui favorise les échanges authentiques et la construction de relations durables, loin des salons démesurés où les interactions restent superficielles ». L’environnement verdoyant de 30 hectares tranche effectivement avec les halls d’exposition classiques, même si certains exposants regrettent encore l’éloignement géographique par rapport aux quartiers d’affaires parisiens.

Réglementation et espèces invasives au cœur des débats

Treize conférences ont rythmé les deux jours, alternant interventions institutionnelles, retours d’expérience terrain et présentations d’innovations. La première matinée était consacrée aux évolutions réglementaires, en présence de représentants du ministère de la Transition écologique et de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES). Anne-Emmanuelle Barrault et Jérémy Tarmoul, de la Direction générale de la prévention des risques, ont détaillé les actions menées dans le cadre du Plan national santé-environnement 4 (PNSE4), notamment les dérogations nationales pour certains biocides et les nouvelles guidances d’évaluation.

Xavier Sarda et Isabelle Attig, de l’ANSES, ont enchaîné sur les actualités réglementaires et l’évaluation des dossiers d’autorisation de mise sur le marché (AMM). Un sujet sensible pour la filière, confrontée au retrait progressif de molécules actives et à des procédures d’homologation de plus en plus longues. Sophie Aviron-Violet et Aurélie Beghin, du cabinet Staphyt, ont approfondi l’impact de ces évolutions sur les dossiers biocides, tandis que Marc Aubry, représentant de la CEPA, exposait les enjeux européens du secteur.

L’après-midi a abordé les stratégies alternatives, avec Vincent Ergen (HYPTIS Consult) et Benoît Cottin (LGH) sur l’approche raisonnée et la stratégie One Health, qui vise à concilier santé humaine, animale et environnementale. Une présentation dédiée à Prosane, plateforme de ressources et d’outils pour les professionnels, a clôturé la première journée.

Le jeudi 30 octobre était centré sur les espèces invasives et la biodiversité. Éric Darrouzet, chercheur à l’Université de Tours, a détaillé la biologie du frelon asiatique Vespa velutina et les moyens de lutte disponibles. Romain Lasseur (Izinovation) a traité du lien entre abeilles et biodiversité, tandis que Valérie Ducom (CERES Innovation) s’est penchée sur les infestations en post-récolte. D’autres interventions ont abordé les problématiques aviaires (Mélina Gourvennec, BirdProTech), la responsabilité sociétale des entreprises du secteur (Stéphane Brun, HDA Bourgogne) ou encore l’usage de l’intelligence artificielle dans les interventions (Sergio Farias, iGEO ERP Cloud Platform).

Le programme était, selon le site officiel, « conçu aussi bien pour les décideurs que les responsables techniques et les applicateurs », avec des « thématiques articulées autour des enjeux stratégiques du secteur ». La présence de représentants ministériels dès le premier jour souligne l’importance croissante du cadre législatif dans les pratiques professionnelles du contrôle des nuisibles.

Le PNSE4, lancé en 2021, vise à réduire l’exposition de la population aux substances chimiques. Les biocides utilisés en dératisation et désinsectisation sont particulièrement scrutés. Plusieurs molécules actives ont été retirées du marché ces dernières années, poussant la filière à développer des alternatives (pièges mécaniques, lutte biologique, répulsifs naturels).

Pièges connectés, IA et formulations biosourcées en vedette

Côté innovations, plusieurs exposants ont profité de Parasitec 2025 pour lancer de nouveaux produits. Le Groupe Berkem (stand B36) a présenté NOVATERM®, un piège anti-termites intégrant un suivi par intelligence artificielle pour détecter précocement l’activité des insectes. L’entreprise a également dévoilé Synerkem®, un additif biosourcé conçu pour réduire la teneur en biocides des formulations tout en maintenant leur efficacité et leur conformité réglementaire.

Le fabricant français Ratdown (stand B75) a dévoilé une nouvelle génération de pièges connectés multi-captures pour rats et souris, pilotables à distance. La plateforme Vigi 2.0, enrichie d’algorithmes d’intelligence artificielle, permet la gestion centralisée des pièges avec transmission de photos et de vidéos. Ratdown a également présenté l’évolution du piège SIRE, destiné aux réseaux d’égouts, ainsi qu’une gamme élargie de produits anti-intrusion (résines expansives, mastics, panneaux). L’entreprise s’est rapprochée de SOFAR et d’ORCAD Laboratoire sous la bannière du Pôle Smart Protect, initié par le groupe Innoval Développement. Les trois sociétés mutualisent désormais plus de 30 ans d’expertise.

Vespikill (stand A21), spécialiste du piégeage des frelons asiatiques, a quant à lui annoncé la présentation de prototypes 2026 en exclusivité. Fabien Chauvet, exposant, promettait « du matériel inédit, jamais vu ailleurs ». WhiteFog, fabricant turc de brumisateurs (stand A15), a mis en avant ses solutions de lutte anti-vectorielle pour la santé publique.

Ces lancements reflètent trois tendances de fond : la connectivité et l’intelligence artificielle pour optimiser les interventions, les formulations biosourcées en réponse aux contraintes réglementaires, et l’approche intégrée combinant prévention physique, suivi numérique et intervention ciblée. Des évolutions que la filière juge indispensables pour maintenir son efficacité tout en réduisant son empreinte environnementale.

Élyas Varenne

Élyas Varenne est spécialiste des nuisibles urbains et de la veille 3D (dératisation, désinsectisation, désinfection). Passionné par le sujet, il suit les infestations au plus près du terrain et s’intéresse aux réalités vécues par les habitants. Il accompagne régulièrement les techniciens en intervention, observe les méthodes, les résultats et les difficultés de terrain. Au quotidien, il transforme ces retours concrets en informations claires et utiles pour comprendre ce qui se joue dans nos villes.

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