On les accuse souvent de « tout manger »… mais les rats n’avalent pas n’importe quoi. Leur régime alimentaire est bien plus organisé — et redoutablement opportuniste. Fruits mûrs, graines, pain, restes carnés ou croquettes pour animaux : chaque espèce de rat suit des préférences précises selon son environnement. Dans une cave, sous un évier ou derrière un poulailler, ils explorent, testent, stockent, trient, et reviennent — parfois nuit après nuit — là où la nourriture est la plus accessible.
Comprendre ce qui attire vraiment un rat, ce qu’il recherche en priorité, ce qu’il évite ou ce qu’il garde en réserve, c’est aussi savoir comment éviter son passage. Quel est le rythme de ses repas ? Quels aliments déclenchent sa venue ? Et surtout : que mange un rat en réalité — et que préfère-t-il par-dessus tout ?
Quel est le régime alimentaire du rat ?
Le rat est un omnivore strict. Il peut consommer aussi bien des végétaux (graines, fruits, racines) que des protéines animales (viande, œufs, cadavres, déchets organiques). Ce régime lui permet de survivre et de s’adapter à tous les milieux, des égouts aux greniers en passant par les entrepôts alimentaires.
Contrairement aux idées reçues, le rat n’est ni carnivore, ni herbivore. Il mange ce qu’il trouve, en fonction de l’abondance, des odeurs, de l’humidité et de la facilité d’accès. Ce régime omnivore, couplé à un flair extrêmement développé, en fait un nuisible opportuniste capable d’identifier rapidement les sources alimentaires exploitables dans son environnement.
Quels sont les besoins alimentaires du rat ?
Le rat a des besoins constants en eau, en protéines et en nutriments essentiels. Il dépense beaucoup d’énergie pour se déplacer, grimper, creuser, ronger — souvent sur plusieurs heures d’affilée. Son métabolisme rapide l’oblige à s’alimenter souvent, parfois plusieurs fois dans la même nuit.
Un adulte doit ingérer chaque jour environ 10 à 15 % de son poids, sous forme de matières digestibles et énergétiques. Mais ce qui compte pour lui, ce n’est pas la valeur nutritionnelle : c’est la quantité disponible, l’accessibilité, l’odeur, et la facilité à stocker.
Un rat en activité cherche donc surtout ce qu’il peut transporter ou consommer rapidement sans être dérangé. Et si la nourriture est toujours au même endroit, il reviendra — jusqu’à ce que la source disparaisse ou qu’un congénère l’en empêche.
Que mangent les rats en pratique ?
Omnivore, le rat est capable de consommer une grande variété d’aliments selon ce qu’il trouve. Mais dans la réalité du terrain, on observe des tendances nettes : certains types d’aliments sont systématiquement recherchés en priorité, surtout s’ils sont d’origine végétale, faciles à stocker ou riches en glucides.
Graines, céréales, pain sec : la base des zones agricoles et greniers
Dans les zones rurales ou les vieux bâtiments de stockage, les rats se tournent systématiquement vers les aliments secs faciles à stocker. C’est particulièrement vrai dans les greniers, étables, poulaillers ou silos, où les graines en vrac, les céréales d’élevage et le pain rassis sont abondants et rarement bien protégés.
- Graines de céréales (blé, orge, avoine, maïs) : souvent entamées dans les sacs d’aliments ou éparpillées au sol, elles sont consommées ou stockées
- Graines oléagineuses (tournesol, lin, colza) : très riches en énergie, elles sont triées avec soin par les rats, parfois décortiquées
- Céréales pour animaux : croquettes végétales, granulés, flocons : ciblés dès qu’ils sont à l’air libre ou dans des seaux mal fermés
- Pain sec : très fréquent dans les maisons de campagne ou les exploitations, même moisi ou dur, il reste consommé ou stocké
Les rats trient ce qu’ils trouvent et stockent ce qui peut se conserver sans pourrir. Dans les bâtiments agricoles ou les maisons anciennes, on retrouve régulièrement des amas de graines ou de morceaux de pain dur sous des planches, dans des doublures de mur ou au fond de bacs en plastique non fermés. Les traces sont visibles : coques mâchées, miettes accumulées, emballages percés.
Sources animales : œufs, viande, déchets carnés, croquettes
Ce qu’on appelle « déchets carnés » ne rebute pas le rat, au contraire : dès qu’il trouve une source animale accessible, il l’exploite. Dans les cuisines, poulaillers, sacs poubelles ou locaux techniques, la viande et les protéines animales font partie de ses cibles les plus précieuses, surtout s’il s’agit de restes gras ou odorants.
Les œufs — même fêlés ou sales — sont souvent consommés en priorité. Un rat est capable de les percer, ou de lécher leur contenu si la coquille est brisée. Dans les zones agricoles, la consommation d’œufs de poule est fréquente, y compris dans les couvoirs ou pondoirs abandonnés.
Les restes de viande (poulet cuit, gras de jambon, os encore humides, charcuterie) sont souvent récupérés dans les sacs-poubelle ou les composts ouverts. Le rat brun, en particulier, recherche ces matières grasses et protéinées dès qu’il les détecte : il en consomme une partie sur place et en transporte une autre dans sa réserve. On observe parfois des restes de steak ou de poisson derrière des appareils électroménagers, stockés pour la nuit suivante.
Dans les habitations, les croquettes pour chien ou chat constituent une source animale constante. Elles sont sèches, faciles à transporter, riches en protéines, et souvent laissées accessibles toute la nuit. C’est l’un des pièges alimentaires les plus négligés par les occupants, surtout si la gamelle est posée au sol dans la cuisine ou la buanderie.
Même les restes très avancés (gras figé, viande en décomposition) ne sont pas systématiquement évités. Le rat peut consommer ce qui serait refusé par un chien ou un chat, tant que l’odeur ne l’alerte pas d’un danger chimique ou humain. Il triera ce qui est immangeable et reviendra sur les morceaux gras les plus riches dès que la zone est calme.
Fruits mûrs, sucreries : les erreurs de stockage classiques
Dans les cuisines, celliers ou arrière-boutiques de commerces alimentaires, les rats sont souvent attirés par les aliments riches en sucres naturels ou transformés. Les fruits oubliés dans une corbeille, les friandises tombées au sol ou les paquets entamés non refermés sont autant de sources d’attraction. Ces produits dégagent des odeurs fermentées ou sucrées particulièrement détectables la nuit, même à distance.
- Fruits trop mûrs : bananes, prunes, pommes ou raisins en décomposition sont ciblés en priorité s’ils restent accessibles
- Sucreries emballées : bonbons, barres chocolatées, gâteaux secs, dès qu’un emballage est abîmé ou laissé ouvert
- Confitures ou sirops : les pots mal refermés ou les bords collants attirent les rats par leur concentration en sucres
- Pâtisseries : croissants oubliés dans un sac plastique, morceaux de brioche ou restes de viennoiseries jetés sans couvercle
La combinaison “sucre + humidité” est l’une des plus attractives pour les rongeurs. Ces produits sont souvent consommés rapidement sur place, sans stockage, ce qui laisse des traces visibles : miettes, papiers déplacés, excréments très localisés, parfois urines odorantes. C’est aussi dans ces zones qu’on note les premières intrusions nocturnes.

Ce que les rats ne mangent pas : tri, rejets et aliments systématiquement évités
Même s’ils sont omnivores, les rats ne consomment pas tout ce qu’ils trouvent sur leur passage. Sur le terrain, on observe un comportement de sélection alimentaire très net : certains aliments sont systématiquement ignorés, repoussés ou déplacés sans être consommés. Ce tri repose sur plusieurs facteurs — odeur, humidité, amertume, moisissure — et varie selon les espèces, le contexte (maison, ferme, entrepôt) ou le degré de faim.
En zone sèche (grenier, cellier, plafond technique), les rats rejettent presque toujours les aliments humides ou fermentés. Un fruit trop mûr au bord de la décomposition, une croûte imbibée d’eau, une denrée collante ou collée au support ne sera ni déplacée ni rongée. Ce rejet n’est pas lié à un goût, mais à un risque : humidité = moisissures = toxines, que les rats savent éviter par apprentissage ou instinct.
Les produits amers ou très épicés sont aussi évités, sauf en cas de privation extrême. Des restes de piments, d’ail en fermentation, d’agrumes pourris, ou un aliment dégageant une odeur piquante de vinaigre ou d’ammoniaque déclenchent une réaction d’évitement. C’est pourquoi les solutions de grand-mère à base de citron ou d’eucalyptus peuvent fonctionner temporairement comme répulsifs.
- Morceaux de fruits pourris (odeur acide ou fermentation entamée)
- Restes de légumes trop cuits, détrempés, en bouillie, mélangés à des sauces
- Produits amers ou fortement épicés (moutarde, piments, ail fermenté)
- Substances gluantes ou collantes (confitures, sirop, compote en contact avec plastique)
- Aliments moisis (pain avec moisissure noire, croûtes détrempées)
Autre cas typique : les rats déplacent parfois une denrée mais n’y reviennent pas. On retrouve des graines ou morceaux de croûte transportés puis laissés intacts dans une gaine, derrière un frigo ou sous un plancher. Ce comportement signale un test alimentaire : l’animal explore, transporte, puis rejette après détection d’un défaut (moisissure, goût, texture).
Ce type de tri est visible dans 3 situations fréquentes : cave humide, cuisine avec aliments avariés, et environnement surchargé d’odeurs (litière de chat, ventilation, poubelle fermée). Là, le rat explore plus lentement, renifle longuement, et privilégie ce qui est sec, neutre et transportable. Même affamé, il ne touchera pas à une croûte détrempée posée à côté d’un paquet de céréales sèches.
Les espèces de rats mangent-elles toutes la même chose ?
Sous le terme générique de « rat », on regroupe en réalité plusieurs espèces de rongeurs aux comportements alimentaires très différents. Le rat brun (Rattus norvegicus), le rat noir (Rattus rattus) et le rat domestique (souvent une forme apprivoisée du rat brun) n’ont pas les mêmes habitudes, ni les mêmes préférences alimentaires. Leur accès à la nourriture, leur environnement, leur physiologie et leur capacité d’exploration influencent directement ce qu’ils mangent en pratique.
Rat brun : aliments humides, sol, zones basses (sous-évier, poubelles…)
Le rat brun, également appelé surmulot, est l’espèce la plus fréquente en France. Il vit au niveau du sol, dans les caves, les rez-de-chaussée, les systèmes d’égouts et les zones humides proches des réserves alimentaires. Son accès à la nourriture se fait essentiellement au niveau bas, ce qui influe sur son régime : il consomme ce qu’il trouve dans les poubelles, sous les éviers, derrière les frigos ou à proximité des zones de stockage.
Le rat brun préfère les aliments riches en eau ou en graisses, notamment les restes carnés, les œufs cassés, les croquettes pour chiens ou chats, les fromages à pâte molle, les plats cuisinés abandonnés. Il est fréquemment attiré par des plats en sauce, des produits sucrés fermentés (compote, fruits cuits) ou des liquides sucrés.
- Déchets alimentaires humides (restes de viande, épluchures grasses, plats cuisinés)
- Œufs ou coquilles cassées laissées dans les poubelles
- Produits laitiers (fromages, laitages fermentés)
- Croquettes animales molles, pâtées, boîtes ouvertes pour animaux
Ce régime est à la fois opportuniste et adapté à son mode de vie souterrain. Le rat brun est capable d’ingérer une grande quantité de nourriture en une nuit (jusqu’à 30 g par individu adulte) et transporte parfois des morceaux dans des zones de stockage. Il évite en revanche les aliments trop secs ou collants, et n’accède que rarement aux zones élevées sans structure d’escalade (tuyau, meuble, mur fissuré).
Rat noir : aliments secs, zones en hauteur (greniers, plafonds…)
Moins fréquent que le rat brun, le rat noir préfère les zones en hauteur : combles, charpentes, faux plafonds, greniers, étagères hautes de celliers. Cette caractéristique spatiale détermine son accès aux aliments : il consomme surtout des produits secs, entreposés en hauteur ou dans des contenants ouverts. Il récupère souvent ce qui est laissé dans des sacs non hermétiques, des pots entrouverts ou les recoins chauds où s’accumulent miettes et débris.
Le rat noir est adapté à un régime plus sec, composé de graines, de céréales, de fruits secs, de pain rassis et de sucreries emballées. Il est très attiré par les produits sucrés discrets : barres chocolatées, biscuits sucrés, restes de viennoiseries. Sa capacité à se faufiler entre les cloisons lui permet d’accéder à des stocks non visibles depuis le sol.
- Graines et noix (tournesol, arachide, maïs sec)
- Fruits secs (raisins, figues, dattes)
- Pain sec et biscuits non conservés hermétiquement
- Sucreries emballées ou endommagées
Son alimentation est donc très différente de celle du rat brun. Le rat noir boit moins, stocke davantage, et présente un comportement de préhension fine (tri des miettes, grignotage sélectif). Il est plus prudent face aux aliments dégageant une forte odeur ou un taux d’humidité trop élevé.
Rat domestique : alimentation contrôlée, erreurs fréquentes à éviter
Le rat domestique, élevé comme animal de compagnie ou de laboratoire, ne partage ni les contraintes de terrain ni l’alimentation désordonnée des espèces sauvages. Pourtant, de nombreuses erreurs d’alimentation sont commises par les particuliers, souvent par excès de confiance ou anthropomorphisme (« il aime ce que je mange »).
Un rat domestique doit recevoir une alimentation équilibrée, riche en protéines végétales, en céréales, et complétée par des apports ponctuels en fruits/légumes frais. Il est interdit de lui donner certains aliments gras, fermentés, collants ou sucrés : ils perturbent sa flore intestinale, favorisent l’obésité ou les troubles digestifs. Il faut également proscrire les restes de table, les laitages sucrés, le chocolat, les boissons sucrées.
- Aliments recommandés : mélanges spécifiques (granulés), graines séches, flocons d’avoine, petites légumineuses
- Fruits frais occasionnels : pomme, poire, carotte, courgette (en très petite quantité)
- Aliments interdits : chocolat, agrumes, fritures, confiseries, pain frais, aliments moisis
L’alimentation du rat domestique doit être pesée (15-20 g/jour), répartie dans des contenants stables, et renouvelée quotidiennement. Une erreur courante consiste à multiplier les « friandises » humaines, qui déclenchent des phénomènes d’attente alimentaire et de grignotage compulsif. Le régime doit être stable, prévisible et équilibré, sans écart pour faire plaisir.
Comportement alimentaire : comment un rat explore, mange et stocke ?
Exploration nocturne, prudence, tests alimentaires successifs
Le rat est un animal essentiellement nocturne. C’est la nuit, dans le calme, qu’il sort de ses cachettes pour explorer les environs à la recherche de nourriture. Son comportement alimentaire commence toujours par une phase d’exploration prudente : chaque odeur est inspectée, chaque nouveauté est testée avec méfiance. Lorsqu’un aliment est nouveau, le rat peut y gouter en très petite quantité, puis s’en éloigner et observer les réactions de son propre organisme. Cette stratégie est typique du comportement néophobe : le rat ne mange jamais une grande quantité d’un aliment inconnu dès le premier contact.
Dans les maisons, cette attitude se traduit souvent par des grignotages minimes sur plusieurs aliments différents, en apparence aléatoires. En réalité, le rat met en place une sélection par essais successifs : il revient les jours suivants vers ce qu’il a toléré, et délaisse les aliments ayant provoqué un inconfort. Ce comportement rend parfois inefficaces les appâts non spécifiques ou mal conservés.
Stockage et transport des aliments : où chercher leurs réserves ?
Le rat ne mange pas toujours sur place. Dans les zones calmes (plafonds, doublures murales, arrière de meubles), il transporte les aliments qu’il juge sans danger et les stocke dans des recoins sûrs. Ce comportement de prévoyance est très marqué chez le rat noir, qui vit souvent dans les greniers ou faux plafonds. Le rat brun le fait aussi, surtout dans les caves ou les gaines techniques.
Les zones de stockage contiennent généralement des aliments séchés, très peu odorants, faciles à conserver sans pourrir : pain rassis, croquettes, graines. En revanche, les déchets humides sont rarement stockés, car ils attirent les insectes ou se dégradent trop vite. Dans certains cas, on retrouve aussi des débris de fruits secs, des morceaux de pâtes crues, voire du papier alimentaire légèrement souillé.
Sur le terrain, ces caches sont souvent repérées à proximité d’excréments frais ou de fragments de plastique. Leur repérage permet de comprendre les zones de circulation des rongeurs et d’adapter les points de piégeage. Dans les locaux commerciaux, le stockage peut se faire entre les doublages de cloisons ou derrière des plinthes mal scellées.
Hiérarchie dans la colonie : qui mange en premier ?
Dans une colonie, le comportement alimentaire est influencé par la hiérarchie sociale. Les individus dominants accèdent toujours en priorité aux zones alimentaires, en particulier lorsqu’il s’agit d’une ressource unique ou périssable. Cette organisation limite les conflits et assure une survie collective à travers une forme de répartition implicite. Les jeunes rats, s’ils ne sont pas encore intégrés, mangent souvent en périphérie, ou après un temps d’attente.
On observe également des comportements d’imitation : certains individus apprennent par observation que tel aliment est toléré ou dangereux, ce qui fausse parfois les tests de nourriture empoisonnée. Une réserve consommée par un dominant sera souvent vidée rapidement par les suivants. À l’inverse, un aliment délaissé par les premiers individus restera intact plusieurs jours.
Dans les grandes colonies en milieu urbain, cette hiérarchie se double d’une répartition spatiale : certains rats restent près de la nourriture, d’autres restent en retrait dans les galeries. Cela influence aussi les zones où poser appâts ou pièges : il faut tenir compte des rôles de chaque individu.
À quels moments les rats mangent-ils ? (rythme, fréquences, pics d’activité)
Le rat est un animal nocturne par nécessité. Sa recherche de nourriture commence dès que le calme s’installe — généralement entre 21 h et minuit — avec un pic d’activité vers 23 h – 3 h du matin. Il se déplace discrètement, explore ses trajets habituels, teste les aliments disponibles. Ce comportement est dicté par la prudence et par son besoin de discrétion : un environnement trop agité retarde sa sortie.
Contrairement à un animal domestique, le rat ne mange jamais tout en une seule fois. Il fractionne ses repas en plusieurs prises : un passage rapide, un grignotage, une pause dans sa cachette, puis une nouvelle exploration. Ce rythme découpé permet de limiter les risques (pièges, toxines) et de mieux sécuriser les ressources.
Dans une colonie, la hiérarchie influence les moments de repas : les individus dominants accèdent en premier aux sources alimentaires. Ils testent les aliments, et s’ils les valident, les subordonnés suivent dans les heures qui viennent. Ainsi, un même reste peut attirer plusieurs passages successifs entre minuit et l’aube.
Ce rythme est aussi conditionné par l’environnement. En maison occupée, les rats attendent que tout soit silencieux. Dans un local vide ou un entrepôt, ils se manifestent plus tôt. Et si la nourriture est rare, ils élargissent leur territoire, parfois jusqu’à 50 mètres de leur nid, en plusieurs allers-retours nocturnes.
Ce qui attire les rats dans une maison (et ce qu’ils évitent)
Avant même de grignoter quoi que ce soit, un rat « repère » une maison. Ce repérage passe par une série de signaux, souvent invisibles pour nous, mais déclencheurs pour lui. Les rats sont attirés par des combinaisons bien précises d’odeurs, de chaleur, d’humidité et de rémanence alimentaire. Ce n’est pas une question de chance, mais de contexte favorable.
Odeurs, humidité et fermentation : les signaux alimentaires détectés à distance
Un rat peut détecter des phéromones ou des odeurs alimentaires fermentées à plusieurs dizaines de mètres, surtout si l’air est humide et stagnant. Les relents de fruits pourris, d’huile de cuisson, de croquettes mouillées ou de pain moisi agissent comme des balises olfactives. L’odeur de dégradation organique, combinée à la chaleur d’un local mal ventilé, signale la présence d’une ressource possible.
- Fruits abandonnés dans une corbeille (pomme trop mûre, banane noircie)
- Huile usagée stockée sans couvercle
- Poubelle à compost non vidée ou couverte de condensation
- Litière animale humide près de zones de vie
Le rat suit ces odeurs comme une carte invisible, adaptant son itinéraire nocturne aux sources olfactives actives. Le simple fait de ne pas nettoyer sous une cuisinière peut suffire à maintenir une odeur persistante.
Restes oubliés, denrées mal stockées : les erreurs typiques qui déclenchent une intrusion
Les rats n’ont pas besoin d’une quantité massive d’aliments pour s’intéresser à un logement. Un seul sac de graines mal fermé, un croûton de pain sec, ou des croquettes animales en libre-service peuvent suffire à ancrer une présence. Ces erreurs de stockage sont fréquentes dans les cuisines mal ventilées, les caves encombrées ou les celliers d’immeubles.
- Sac de pâtes entamé sans pince hermétique
- Fruits secs en vrac dans un placard bas
- Gamelle d’animal domestique remplie toute la nuit
- Déchets alimentaires dans des sacs fins, sans bac rigide
Ces erreurs créent une logique de retour nocturne : une fois un passage identifié comme nourricier, le rat y revient nuit après nuit, adaptant son accès en fonction de la tranquillité des lieux.
Matériaux à risque : cartons alimentaires, papiers souillés, contenants détériorés
Certains emballages ou supports attirent les rats non seulement pour leur odeur, mais aussi pour leur capacité à être rongés ou réutilisés. Les cartons alimentaires, les papiers absorbants souillés, les barquettes non rincées, ou les boîtes de livraison imbibées de sauce constituent des aimants à rongeurs, même en dehors d’un réfrigérateur.
- Cartons de pizza empilés dans un garage
- Emballages de croquettes jetés sans rinçage
- Serviettes en papier avec traces de graisses ou de sauce
- Boîtes à fromage en bois mal fermées ou abandonnées
Ces supports deviennent parfois des points de pré-nidification, surtout dans les caves et les zones de dépôt. Leur présence répétée incite les rats à stocker ou à se reproduire à proximité.
Produits et contextes répulsifs : ce qui pousse un rat à ignorer une source de nourriture
Les rats peuvent ignorer une source pourtant nutritive si le contexte les inquiète. Odeurs chimiques, lumière vive, sol instable, objets métalliques ou bruit électromagnétique peuvent suffire à les dissuader. Même un aliment attractif (fromage, viande) peut être abandonné s’il est posé sur une grille dérangeante ou près d’une source lumineuse variable.
- Bout de pain posé sous un spot à LED qui clignote
- Aliment piégé avec odeur de chlore ou d’alcool
- Contenant en inox froid ou glissant
- Zone de passage bruyante (sous compteur, près de chaudière)
Les rats mêment, testent et rejettent. Leur mémoire sensorielle leur permet d’associer certaines zones à du danger, même si la nourriture est présente. C’est sur ce principe que reposent certains dispositifs de dératisation.
Ce qui attire ou repousse un rat ne se résume jamais au contenu d’une assiette. C’est une combinaison subtile d’indices sensoriels, d’accès, d’habitudes et d’opportunités. Comprendre ces leviers permet de mieux prévenir les intrusions.
Comment empêcher les rats d’être attirés par la nourriture chez vous ?
Sur le terrain, la majorité des intrusions de rats s’explique moins par la faim que par l’accessibilité. Un rat adulte en bonne santé peut se nourrir de quelques grammes par jour : ce n’est pas le manque de nourriture qui le pousse à entrer, mais sa disponibilité, son odeur, et l’absence de gêne. Pour éviter d’attirer ces rongeurs dans votre cuisine, votre garage ou vos locaux alimentaires, il faut donc penser prévention concrète. Et cela passe par quatre grands leviers.
Nettoyage strict et hygiène de surface : pas de miettes, pas d’odeurs
La moindre trace alimentaire peut suffire à déclencher une visite nocturne. Une croûte oubliée, une assiette sale, une tache de jus de viande sous un meuble — tout ce qui dégage une odeur détectable est une alerte pour un rat. Le nettoyage doit donc être rigoureux :
- Essuyage systématique des plans de travail après chaque repas
- Nettoyage du sol le soir, surtout dans les coins et sous les meubles
- Pas de vaisselle sale qui traîne pendant la nuit
- Vidage quotidien des poubelles organiques ou malodorantes
L’absence d’odeur fraîchement alimentaire est un élément dissuasif réel, surtout en zone urbaine où les rats ont du choix. Même les maisons propres peuvent être visitées si une odeur sucrée ou grasse persiste après le dîner.
Stockage intelligent : bocaux hermétiques, poubelles fermées, cave vidée
Une des causes majeures d’intrusion est le stockage inadapté des denrées. Les sacs en plastique fins, les cartons alimentaires ouverts, les boîtes mal fermées : tout cela dégage une odeur et constitue une cible facile. À l’inverse, certains gestes simples empêchent totalement le rat d’accéder à la nourriture :
- Bocaux en verre à fermeture hermétique pour farine, céréales, croquettes
- Conteneurs solides pour les sacs de croquettes ou de graines
- Poubelles intérieures à couvercle bien clipsé ou rangées dans un caisson
- Caves vidées de toute denrée alimentaire non emballée sous vide ou boîte métallique
Le rat repère ce qu’il peut sentir, ouvrir et transporter. Un sac de riz entamé dans une cave mal ventilée est une invitation claire, même si personne ne la sent en surface.
Réduire les points d’accès aux sources alimentaires
Même avec un nettoyage parfait et un stockage rigoureux, l’environnement joue un rôle. Un rat ne traverse pas un mur : il emprunte les mêmes chemins chaque nuit. Il faut donc réduire les accès physiques :
- Jointage des plinthes décollées ou ouvertes sur le vide sanitaire
- Grillage fin (acier galvanisé) sur les aérations basses (diamètre ≤ 5 mm)
- Calfeutrage des interstices derrière l’électroménager, surtout en cuisine
- Contrôle de l’étanchéité entre cave/garage et zone de vie
Plus l’accès à la source alimentaire est complexe, moins le rat persiste. Ce n’est pas l’instinct qui guide son insistance, c’est l’habitude et la facilité du passage.
Limiter les erreurs humaines : oubli, négligence, routines à corriger
Beaucoup d’infestations sont évitables. Sur le terrain, les erreurs les plus fréquentes ne sont pas liées à la propreté générale, mais à des oublis répétitifs, des habitudes à risque ou des routines mal adaptées :
- Oublier un plat à découvert sur la table pendant la nuit
- Laisser des miettes sous le grille-pain pendant plusieurs jours
- Stocker des fruits dans un sac papier dans un garage
- Laisser un sac-poubelle à moitié fermé sur le balcon
Ce sont ces détails apparemment anodins qui déclenchent les premières incursions. Et une fois qu’un rat a identifié un chemin et une source accessible, il reviendra — puis ramènera d’autres membres de sa colonie.
Ce n’est pas la quantité de nourriture présente qui attire les rats, mais la facilité d’y accéder. C’est en combinant propreté rigoureuse, stockage adapté et vigilance sur les accès que l’on empêche durablement les incursions alimentaires.
Dératisation des rats : agissez avant qu’ils ne s’installent
Connaître les habitudes alimentaires du rat permet de comprendre pourquoi il entre dans une maison — mais ce n’est pas suffisant pour l’en empêcher. Les rats, qu’ils soient bruns ou noirs, sont attirés par les traces de nourriture accessibles, les odeurs persistantes, ou les stocks mal protégés. Une seule intrusion suffit pour qu’ils reviennent, s’installent, et contaminent votre espace de vie.
Chez Solution Nuisible, nos techniciens spécialisés en dératisation interviennent dans tous les contextes : habitation, cave, entrepôt, commerce alimentaire. Nous repérons les zones de passage, identifions les sources d’attraction alimentaire et mettons en place un protocole sur mesure, sans attendre que la colonie se développe.
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? Questions – Réponses (FAQ)
Les rats mangent-ils réellement du fromage ou est-ce un mythe ?
Le fameux « rat amateur de fromage » est surtout une image d’Épinal. Un rat choisira d’abord un aliment riche en glucides (graines, céréales, pain) ou en lipides (viande, croquettes) avant un fromage dur. Il ne refuse pas le fromage : il y goûte si l’odeur est forte et la pièce accessible, mais ce n’est pas son mets préféré.
Les rats boivent-ils du lait et tolèrent-ils le lactose ?
Un rat adulte digère mal le lactose. De petites quantités de lait ne le tuent pas, mais provoquent souvent des troubles digestifs. Sur le terrain, il lèche plutôt les résidus gras (crème, yaourt) que le lait pur. Les rongeurs préfèrent de loin une source d’eau claire.
Quelle quantité d’eau un rat adulte doit-il boire chaque jour ?
La référence courante est 10 à 12 ml d’eau pour 100 g de poids corporel et par jour. Un rat de 250 g boit donc autour de 25–30 ml, davantage si la nourriture est sèche ou la température élevée.
Un rat peut-il survivre sans nourriture combien de jours ?
Avec un accès à l’eau, un rat adulte survit en général 2 à 4 jours sans nourriture solide. Au-delà, il perd rapidement du poids, cherche agressivement de nouvelles sources, puis décline. Sans eau, l’espérance tombe à moins de 48 h.
Les rats et les souris mangent-ils la même chose ?
Les deux sont omnivores, mais la souris privilégie les graines fines et les miettes sucrées, alors que le rat recherche des portions plus volumineuses (croûtes, restes carnés, croquettes). En laboratoire, la ration souris est plus riche en glucides rapides et moins grasse que celle du rat.
Quelle influence la température ambiante a-t-elle sur l’appétit des rats ?
En dessous de 10 °C, un rat augmente sa consommation jusqu’à +25 % pour maintenir sa température interne. Au-delà de 30 °C, l’appétit chute, mais la prise d’eau grimpe, quand elle est disponible.
Les rats mangent-ils des cadavres d’oiseaux ou d’autres petits mammifères ?
Oui : scavenger opportuniste, le rat brun consomme volontiers un cadavre récent (pigeon, mulot, poussin) trouvé dans un grenier ou un vide-sanitaire. Il débute par les tissus mous, puis abandonne la carcasse dès les premiers signes de décomposition forte.
La grossesse multiple chez une femelle augmente-t-elle sa consommation quotidienne ?
Pendant la gestation puis la lactation, l’ingestion alimentaire peut doubler (+80 % à +120 %). La femelle recherche alors des aliments riches en protéines et en calcium (croquettes, restes carnés).
Un rat peut-il se nourrir uniquement d’insectes s’il n’a rien d’autre ?
Pendant quelques jours, oui : grillons, blattes, vers de farine couvrent ses besoins en protéines et en lipides. Mais un régime 100 % insectes manque de glucides et de certaines vitamines; le rat finit par chercher des végétaux ou des graines pour équilibrer.
Quels sont les prédateurs naturels du rat en milieu urbain ?
En ville, les principaux prédateurs sont les chats harets, les chouettes effraies qui nichent sous les toits, les buses variables autour des parcs, et les renards urbains de plus en plus présents. Leur pression reste toutefois insuffisante pour réguler une forte colonie installée en caves ou égouts.
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